Playlist playing : Eamon – Fuck it (I don’t want you back!)

C’est l’été. Je commence ma recherche d’appartement. Je me sens légère, comme si on m’avait ôté 10kg du dos – Me souvenir de cette sensation m’aidera beaucoup par la suite … J’y reviendrai. Mais en même temps, selon les jours, je me sens stressée. Stressée à l’idée d’imaginer la suite : trouver un appart qui me convienne, gérer mes finances et les tâches que j’ai toujours trouvées chiantes – coucou la paperasse -, désormais seule. Puis, y’a aussi des questionnements d’un autre ordre : comment vais-je faire pour passer des journées entières sans lui parler ? Nos longues discussions, s’endormir sur son torse, les papouilles, les câlins, les bisous, les phrases de réconfort, notre amitié …. Tout cela va t-il me manquer ? La réalité m’arrache vite à mes pensées. Je recherche un appartement ! Merci ma bonne étoile, je le trouve relativement vite, 1ère visite, ce sera celui-là. Wow, c’est donc entrain de se faire. Je suis vraiment entrain de me séparer de l’homme avec qui j’ai vécu 10 ans de ma vie tous les jours et avec qui nous avions des projets, dont celui de vieillir ensemble ? Eh oui. Mais curieusement, l’envie de me (re)découvrir, l’excitation d’une nouvelle vie, la joie de laisser nos éternels problèmes et notamment la situation belle-mère-belle-fille-fils-copain derrière moi, me réjouissaient. J’étais très curieuse de savoir ce que serait ma vie 5 ans plus tard, où en serais-je ? Cela fait 2 ans et demi …

Mi-Août. Je m’installe. Daniel m’aide beaucoup avec le déménagement, l’installation, les premiers achats … Monter mon lit !!! Hell Yes ! A chaque fois qu’on se revoit, c’est ambigu, la sensation est étrange. Nous ne savions pas comment gérer : au départ on s’est dit qu’on resterait amis, qu’on pourrait se voir de temps en temps. On se parlait parfois, par message, on se donnait des nouvelles. On avait même tenté un ciné, ca-tas-trophe ! Nan mais parce-que du coup tu ne peux plus poser ta tête sur son épaule, ou faire des papouilles pendant le film, tu connais haha. Quelque temps après, il est revenu chez moi. Ce jour-là, l’air triste, il m’a dit « ça va tu as l’air bien installée » comme s’il réalisait alors, seulement, que c’était bel et bien fini, et que j’étais passée à autre chose. Il m’a avoué que pour lui c’était un peu plus compliqué ce qui était normal, puisqu’il était resté dans notre appartement, chargé de souvenirs de nous, de l’absence de moi. A l’inverse, j’avais été concentrée sur construire ma nouvelle vie, m’installer, meubler mon appartement donc forcément moins de temps à réfléchir et me lamenter.

Des copines qui étaient passées par des situations similaires dans leurs vies me mettaient en garde « tu verras qu’une fois l’excitation du changement passée, tu vas déprimer ». N’oublions pas que les gens parlent en général selon leurs propres expériences, ce qui veut dire que c’est leur réalité. A nous de faire le choix, de ne pas se projeter là-dedans. Et ça n’a pas loupé, clairement ça n’a pas été le cas. Puis ça aurait pu l’être, mais à ce moment-là ça aurait été MA réalité, rien gravé dans le marbre, parce-que nous sommes chacun-e unique, nous le sommes également face aux épreuves de la vie, nous n’avons pas le même schéma émotionnel, et la façon dont la relation se termine a, à mon sens, un impact évident sur la façon dont on va vivre l’après. Evidemment par moments j’étais triste, mais je ne me souviens pas d’un moment de déprime absolue. Et pour cause : j’étais extrêmement bien entourée. Je pense avoir à ce moment-là, redécouvert mes ami-e-s, et quel plaisir de se dire que dans ces moments-là, tu peux compter sur tes gens ! De plus, la fin de la relation avait été smooth, on l’a vue venir, mieux, on l’a choisie, on a pris le temps de se quitter. Il n’y a donc pas eu de traumatisme comme ça aurait pu être le cas dans une situation d’infidélité, de deuil, de violence, de manque de respect ou toute autre situation où on a perdu une part de son humanité.

Me voici donc chez MOI ! Quelle sensation ! Je me suis attelée à me construire un cocon à mon image, coloré et cosy. Je rêvais de cet espace qui serait celui où j’aurais envie de passer la majorité de mon temps à être avec moi-même souvent, les potes, parfois. Un espace qui serait le refuge de mon corps, de mon esprit, de mon âme, l’espace où j’allais désormais écrire les lignes d’une nouvelle vie, d’une nouvelle période, je l’avais nommée Renaissance. Car oui, j’avais l’impression d’entamer une deuxième vie, comme si on me donnait la chance de revivre, de me rattraper. Il est vrai que finalement j’étais un peu comme morte, non pas physiquement, mais psychologiquement. Mon esprit et mon coeur avaient besoin de faire la paix. La recherche de la paix intérieure devint alors mon objectif premier. Pour moi, à ce moment-là, tout était parfait. C’était dur, mais j’ai le souvenir de moments heureux.

« Mais tu es courageuse, comment tu as fait pour traverser ça » « Se séparer à 30 ans ? Après 10 ans de relation ? Chaud ». J’en ai entendu des réflexions de ce type. « Ma fille, est-ce que ça va aller, que vas-tu faire, devenir » j’arrivais à percevoir au travers des sanglots de ma maman quand je lui appris la nouvelle. Toutes ces réactions négatives faisaient partie de l’histoire. Néanmoins, elles contrastaient bien avec mon état d’esprit du moment. Elles montraient aussi beaucoup, que nous vivons dans une société où on ne nous apprend pas à normaliser la douleur, la souffrance, surtout quand elle est en quelque sorte choisie. Je veux dire c’est OK d’être triste, de passer par là, c’est normal d’avoir mal et mon but n’était en aucun cas de nier cela. Mais plutôt d’accepter et accueillir toutes ces émotions, et les laisser passer, sans les juger, sans se juger, puisqu’on le sait si bien, la bienveillance bien ordonnée commence par soi-même. S’il y a bien une chose que j’avais retenue de mes séances avec la coach était que par le passé j’avais tendance à être bien trop dure avec moi-même. J’apprenais alors à me réconcilier avec ça, puisque cela ne m’avait jusque-là, rien apporté de bon.

Elyanec

Quoiqu’il en soit, une nouvelle vie commence. J’ai du pain sur la planche. Je me souviens que 2 séances d’écriture ont précédé cette nouvelle étape : elles ont été le mantra qui m’a ensuite permis de ne pas flancher, et de savoir désormais ce que je ne souhaite plus dans une relation.

Je t’en parle au prochain épisode. Bisous.

Pomelo.

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